Tori tori ! - 09.05.24 7:49
— j'en suis sûre, c'est exactement ce que naruto aurait fait ! il n'aurait jamais abandonné ses amis, peu importe les risques. après tout, c'est ça être un vrai ninja, n'est-ce pas ? se battre pour ce qui est important, même quand les choses sont difficiles. alors, je ne peux pas faire autrement que de suivre son exemple. je dois être là pour mes amis, même si ça me fait peur.
les prairies vallonnées de kirigakure défilaient sous ses yeux. il faisait beau aujourd’hui. les rizières étaient découvertes et s’étendaient à perte de vue. on arrivait tout autant à distinguer les montagnes qui bordaient quelques pans de terre. la journée aurait été parfaite pour s’entraîner avec setsuna-sama, comme elle devait la passer, au départ. seulement, chizu avait décidé de suivre les pas du shinobi de suna, nommé renji. ce dernier voyageait au travers du vaste monde shinobi. chizu savait que naruto avait déjà mis les pieds sur l’île tortue durant la ivème grande guerre. cela la rendait nerveuse et l’excitait d’un même temps.
elle posa pied à terre. devant elle se trouvait le bateau qui lui permettrait de rejoindre cette île promise. elle se mit à sourire, délaissant son vélo contre un arbuste poussant à même le port et se rua vers l’entrée du bateau où d’autres personnes embarquaient. ses pas claquaient contre les pavés encore mouillés de la dernière brume matinale, puis le silence. chizu pila net, les phalanges recroquevillées contre ses lèvres. elle fronça les sourcils devant le bateau après avoir lancé un regard derrière elle.
— mais... je ne peux pas ! je ne peux pas quitter ces terres sans l'accord du clan, de setsuna-sama ou encore du kage ! qu'est-ce qui me prend ? je suis complètement folle ! je ne peux pas partir comme ça, j'ai des responsabilités. ma famille, mon village, tout le monde compte sur moi. et si quelque chose leur arrive en mon absence ? non, je ne peux pas faire ça. je dois me calmer et réfléchir à une meilleure solution. HEEEY ATTENDEZ-MOI !!
si je veux aider renji-san dans ses recherches, alors je dois monter dans ce bateau ! la brune ferma un long moment les yeux, et entreprit de monter après avoir exhalé son anxiété. elle avait été très touchée par ce compagnon sur lequel elle était tombée, les quelques jours plus tôt. il avait donné naissance à son frère sous la forme d’une marionnette et tous deux avaient ce point commun d’avoir perdu leur mère.
— chizu ?
— aargh, non ! papa, c'est quoi l'heure ? il est bien trop tôt pour se lever ! pourquoi il me fait ça tout le temps ? c'est pas possible d'être humain à cette heure-ci... j'ai juste envie de retourner dans mon lit et de continuer à rêver de quitter mizu. murmura t-elle, pas réveillée.
— chizu…
— mmnh.. ronchonna t-elle.
— chizu ! ne devais-tu pas te lever tôt pour prendre le large ? sonda son père.
— uh ? p-prendre le large..? haaa, mais... mais je vais être en retard ! s'écria t-elle.
chizu avait dévalé les escaliers en bois, s’élança dans la cuisine où elle récupéra un pan qu’elle coinça entre ses dents avant de quitter la demeure.
— ittekimasu !!
chizu s’empara de son vélo bleu pastel aux roues crèmes. elle ne devait absolument pas manquer le départ de ce bateau. elle pédala sans relâche entre les ruelles, esquivant de justesse une vieille femme pour laquelle chizu s’excusa platement, avant de s’éloigner en direction du port.
les doigts contre la rambarde, chizu observait le port qui, au fur et à mesure, quittait son champ de vision. elle observait les villageois à quais avec plein d’émotions avant de se détourner pour déambuler contre le parquet, à la proue. de là, elle attendit patiemment de voir les rives de l’île tortue. apparemment, cet endroit regorgeait de nombreux animaux capables de communiquer par la parole. c’est fantastique… quelqu’un avait bien réussi à leur donner une seconde chance, pour qu’ils soient aussi proches des hommes. elle se demandait si naruto arrivait à parler avec les animaux. elle s’imaginait que oui, qu’il avait pu avoir leur soutien pour devenir hokage… chizu rêvassa, les bras croisés et les yeux mi-clos.
quelques heures après, chizu fit ses premiers pas sur les terres de kaminari no kuni, avec l’appréhension d’être découverte et de se faire chasser. elle s’aventura entre les maisons de bord de mer avant de chercher la nature. elle se laissa guider par un petit chemin de galets. chizu portait un regard nouveau sur tout ce qu’elle voyait. ses yeux noisettes pétillaient devant la beauté de la nature. elle ne remarqua pas, en premier lieu, qu’elle venait de rencontrer la poitrine d’un homme dont la longue barbe avait été travaillée par les années.
soudain, elle réalisa. en marquant un pas pour l’arrière, chizu leva ses mains niveau de sa poitrine et les agita nerveusement en grimaçant de peur.
— excusez-moi, excusez-moi ! je suis désolée ! je ne vous ai pas fait mal ? oh, je suis si désolée de ne pas vous avoir vu !! s'écria t-elle de honte.
Re: Tori tori ! - 15.05.24 10:34
La nature était rayonnante aujourd'hui. De doux faisceaux de lumière venaient baigner la forêt de sa chaleur et de sa clarté. Malgré la dangerosité de cette jungle animale, un étrange calme y régnait, comme si ce matin toutes les créatures, habituellement bruyante et vivace, avaient décidés de faire une pause. L'atmosphère pesante en général ne semblait pas décidée à se montrer hostile, en ce jour.
Sur cette île vivante, la faune et la flore sont presque intégralement endémiques. Les espèces animales sont de taille démesurée et certaines hybridations ont vu le jour sur le dos de cette tortue gigantesque. Cette créature mythique se déplace au large de Kaminari no Kuni, principalement sur la partie nord du continent. Elle se cache souvent dans les nappes de brouillard, apportées par le vent, la rendant difficile à trouver, mais un circuit touristique a été mis en place afin de faire découvrir une petite partie de l'île ambulante, le reste étant trop dangereux pour y laisser se promener des cortèges de touristes.
C'est dans cette partie périlleuse que vivait l'Hermite des animaux. Fasciné par la nature depuis toujours, il la protège farouchement contre les braconniers et autres rebuts de l'humanité qui aimaient détruire et piller. Son aversion pour l'Homme a atteint son paroxysme quand il découvrit les expériences biologiques sur animaux et pire, sur d'autres humains ! De terribles testes et tentatives de mutation, d'hybridation et même de possession, voués au seul plaisir, à la survie et au pouvoir de l'Homme. Il avait découvert un laboratoire secret, lorsqu'il cherchait sa petite nièce, rempli de cuves de croissance, d'établis mortuaires et de cages. De quoi soulever le cœur d'un adorateur de la nature. Il trouva également Mira, sa nièce, qui avait perdu le contrôle de son corps au bénéfice d'une horrifiant personnage, connu pour sa puissance et son passé de criminelle, l'un des trois grands Sannin de Konoha. Sama perdi tout contrôle et mit à sac le laboratoire avant d'être laissé pour mort à la suite du combat qui opposait les deux "Hommes". Il parvient à s'échapper et à s'isoler sur la fameuse île Tortue, nommée Genbu.
Depuis, il vit en ermite, reclus du monde au milieu des seuls êtres qui lui reste, les animaux. Ils ne l'ont jamais trahi, jamais jugé et jamais blessé, moralement du moins. Certaines rencontres avec des bêtes maltraités par les hommes ont été compliqués, du fait de leur peur et leur manque de confiance envers son espèce. De nombreuses blessures parsèment le corps du géant au grand cœur, démontrant son obstination à aider les créatures, même les plus dangereuse.
Ce matin, il sorti chercher des vivres prêts du bord de l'île, là où il pourrait également trouver de petits vers, parfait pour les oiseaux. Il y avait quelques semaines, il avait recueilli un œuf solitaire depuis qu'une bande de braconniers avait capturé ses parents, et les autres œufs de la portée. Seul ce petit œuf avait échappé à ce larcin déloyal, ayant chuté du nid dans la confrontation avec les parents protecteurs. Il était tombé de l'arbre au moment où Samahada faisait une ronde dans la forêt. Il entendit le vacarme généré par les braconniers qui se faisaient picorer la tête et vis l'œuf tomber. Sans attendre il se jeta pour l'attraper mais chuta dans une crevasse en protégeant contre lui plutôt que de se rattraper. Malgré la chute, il ne subit aucuns dégâts. Le vielle homme était bien plus résistant qu'il n'y paraissait. Il réussit à sortir de ce piège naturel, mais en retournant au nid, il n'y avait plus rien. Plus d'homme, plus d'œufs et plus d'oiseaux bleu. Ces maudits braconniers avaient tout emporté avec eux. L'ermite décida de prendre soin de ce petit œuf survivant jusqu'à ce qu'il serait assez grand pour prendre son envol et vivre sa vie d'oiseau.
Aujourd'hui était un grand jour, l'œuf faisait du bruit de l'intérieur, signe que le petit était fin prête à sortir. Encore quelques heures de patience. C'est pourquoi l’ermite était parti en expédition pour trouver de quoi nourrir le petit, dès sa naissance. Il marchait sur le territoire des hommes, il le savait, c'était leur partie de l'île. Il n'était pas loin de cette fameuse zone de débarquement, d'où venaient les touristes irrespectueux, qui jetaient leur détritus n'importe où sur leur chemin de visite. Et qui nettoyait derrière eux ? La question ne se pose même pas, rare sont ceux qui restent sur cette île, une fois la nuit tombée, mis à part certains locaux. Elle devient encore plus dangereuse une fois toutes les lumières éteintes. La nature reprend pleinement ses droits. Samahada marchait avec sa cape de paille sur le dos, d'un pas rapide pour ne pas traîner dans cette zone qu'il n'aimait pas. Il entendit un bruit derrière lui et se retourna, en continuant de marcher droit devant et senti soudain un choc sur sa poitrine. Une jeune fille venait de lui rentrer dedans et il ne l'avait pas senti arriver. Elle semblait discrète comme une plume virevoltant au vent. Un regard de surprise était dessiné sur leur deux visages. Samahada ne ressenti pas de mauvaises ondes émaner de la fille aux cheveux noirs. Quelque chose de délicat se dégageait de son regard, semblable à la douceur qu'avait Mira dans ses yeux.
- Excusez-moi, excusez-moi ! je suis désolée ! je ne vous ai pas fait mal ? oh, je suis si désolée de ne pas vous avoir vu !! s’exclama la jeune tête en l’air, rouge de honte.
La différence de taille entre eux était impressionnante. Le grand homme avait fait tomber la poignée de vers qu’il tenait en main. Les yeux de Samahada descendirent sur la petite Chizu, baignant dans la lumière d’un rayon de soleil qui avait percé à travers la cime des arbres. Il reprit ses esprits après avoir eu un soubresaut de souvenir de Mira. Son regard reprit sa sérénité habituelle et il retorqua de sa voix ronde et caverneuse.
- Ce n’est rien. Prends garde à toi dans cette forêt. Elle est plus dangereuse qu’elle en a l’air, tu devrais retourner avec les autres touristes.
Samahada inclina légèrement la tête et se baissa pour ramasser ses vers.